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Chambre de Commerce

   Une voix va s'élever contre l'abandon du pays de Canada.


Le palais de la Bourse au XVIIIe siècle.

   La Chambre de Commerce de La Rochelle ne veut pas admettre ce qui se prépare et, en 1761, elle proteste véhémentement. Elle adresse, au duc de Choisel, en charge des colonies et ministre de la guerre et de la marine, un mémoire long et argumenté pour "une colonie si vaste, si belle, si utile, la clef et la sauvegarde de l'Amérique."

   Il est exigé que l'on n'abandonne pas un pays où "l'air est si sain, la nourriture salubre, la population assurée par la fécondité des femmes et la longue vie des habitants, les hommes y sont bien faits, polis, sobres, braves, d'un tempérament robuste, actifs et pleins de feu."

   Les marchands rochelais implorent le duc de Choiseul : "plutôt une guerre éternelle, plutôt porter vers la mer toutes les finances, toutes les forces du royaume, que de céder jamais le Canada et nos pêches... C'est notre culture, ce sont nos manufactures qui seront frappées les premières."

   Ce mémoire était accompagné d'une lettre qui disait, entre autres, "Vous savez, Monsieur, que notre commerce avec le Canada, qui date de la naissance de la colonie, la continuité de notre correspondance et les maisons de commerce que nous y avons constamment établies et entretenues, nous ont mis à portée de connaître à fond tout le mérite de cette importante possession, aucune place maritime ne peut donner là-dessus des mémoires plus sûrs que La Rochelle, et nous pouvons vous garantir la vérité de celui-ci."


   Voilà qui résume bien l'importance du port de La Rochelle dans le peuplement de la Nouvelle-France. La Rochelle n'a pas été seulement le principal port d'embarquement pour l'Amérique du Nord, elle a aussi envoyé ses propres enfants construire un pays neuf.



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©Racines Rochelaises