La chapelle Sainte-Marguerite


     Sainte-Marguerite n'a jamais été une paroisse, mais son importance est primordiale dans la première moitié du XVIIe siècle. En février 1568, les Huguenots détruisent les églises rochelaises afin de renforcer les murailles de la ville avec les pierres ainsi récoltées.

     Le couvent des Sœurs Blanches de Sainte-Marguerite, de l'ordre des Prémontrés, est épargné. Le couvent sert alors d'hôpital, puis d'arsenal. Suite à l'Édit de Pacification de 1576, les catholiques reprennent la moitié de la Chapelle. En 1579, ils la rachètent à la dernière religieuse, mais les protestants y officient encore de temps à autre. Le synode huguenot de 1597 a lieu dans ses murs.

 

Oratorien
     Pour respecter l'Édit de Nantes, et après de nombreuses tergiversations, le 6 août 1599, l'Évêque de Saintes y célèbre la messe. Désormais, la chapelle Sainte-Marguerite sert de lieu de culte à tous les catholiques rochelais, mis à part quelques périodes où elle redevient temple protestant, comme de 1621 à 1624.

     Les prêtres rochelais adhèrent à l'ordre de l'Oratoire auquel ils seront fidèles jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.

     À la suite d'un long siège, Louis XIII et Richelieu s'emparent de la ville. Entré en vainqueur le 1er novembre 1628, le Cardinal assiste à la messe dans la chapelle Sainte-Marguerite ce matin-là et, l'après-midi, il est au côté du Roi lors du Te Deum. Le calice et la patène utilisés par Richelieu sont exposés aujourd'hui au musée d'Orbigny.

     Les églises rochelaises sont, petit à petit, reconstruites. La chapelle continue de servir de lieu de culte pour les paroissiens rochelais jusqu'à ce qu'ils regagnent leurs églises respectives.
 
L'Adoration des Bergers
Eugène Le Sueur
     Les Oratoriens font quelques travaux, rebâtissent le clocher et pendent au mur, en 1655, une toile du peintre Eustache Le Sueur, "L'Adoration des Bergers", conservée actuellement au musée des Beaux-Arts de La Rochelle.

     D'autres travaux ont été réalisés au XVIIIe siècle, mais il reste, sur le côté, une porte gothique du XVIe. Les Oratoriens doivent quitter leur couvent à la Révolution. Il accueille cependant le Séminaire de 1812 à 1838, puis les Frères des écoles chrétiennes jusqu'en 1882. Il est alors repris par la Municipalité qui démolit le portail principal.

     La chapelle Sainte-Marguerite est désormais une salle des fêtes sous le nom de "Salle de l'Oratoire". S'y déroulent bals, réunions publiques, examens, opérations de vote, concerts, conférences, … . En 1912, elle est la première salle de cinéma de La Rochelle.

Clocher de
Sainte-Marguerite
La chapelle Sainte-Marguerite, rue du Collège

Les registres catholiques de Sainte-Marguerite débutent le 27 décembre 1598, mais les premiers actes concernent l'église Saint-Pierre de Laleu. C'est à partir de l'été 1599, que les baptêmes inscrits se sont effectivement déroulés dans la chapelle Sainte-Marguerite, pour se terminer en 1662.
Les mariages catholiques : 1603 - 1666
Les sépultures catholiques : 1612 - 1665
Les baptêmes huguenots : 1585 - 1595, puis 1621 - 1630
Les mariages huguenots : 1621 - 1630
Aucun acte de sépulture protestante ne figure dans les registres de Sainte-Marguerite.
 




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